Lorsque j’écris mes articles, j’essaie généralement de m’inspirer de mon expérience personnelle et de mes idées, de ce qui résonne en moi et de ce que j’ai mis en pratique. Très souvent, mes sujets sont dominés par les subtilités de la vie et du travail en tant qu’indépendant.

Il se trouve que dans notre famille, mon mari et moi sommes tous deux des indépendants qui créent leur propre emploi (double trouble 😀 ). Et maintenant, après quelques événements inattendus, nous nous trouvons dans une situation où mon mari est pratiquement immobilisé au lit depuis environ un mois suite à son opération de la jambe. Que signifie cette situation pour un freelance, dont les performances et les revenus dépendent directement du temps qu’il peut passer à travailler, à interagir avec ses clients et à se faire des contacts ? J’ai décidé de profiter de ma situation personnelle et professionnelle pour poser quelques questions à mon mari et partager avec vous ses réponses sur sa récente expérience. Je vous invite à lire la suite👇

Qui es-tu et quelle est ton activité ?
Je suis Yoann Génier, consultant formateur en marketing digital et fondateur de Wetall.

Depuis quand es-tu indépendant et pourquoi as-tu choisi ce type d’activité ?
J’ai choisi de l’être car personne ne faisait ce que je faisais. J’ai créé une entreprise proposant des prestations de conseil et formation en community management. C’était en 2009. Par la suite, j’ai créé d’autres structures avec des associés. L’autre raison est que j’aime la liberté. Je préfère gagner moins mais être maître de mon emploi du temps qu’être dépendant d’un supérieur avec les contraintes qui en découlent.

Peux-tu nous en dire davantage sur ce qui t’es arrivé et ce que cela implique au quotidien ?
Je me suis rompu le tendon rotulien (celui sous la rotule). J’ai subi une intervention chirurgicale qui a nécessité une greffe de tendon, un trou dans le tibia et la pose d’une vis en titane dans la rotule. Concrètement je suis “immobilisé” six  semaines, je ne dois pas poser le pied au sol ni plier ma jambe. Il y en a pour six mois à un an avant une reprise normale du sport.

Comment le processus de rétablissement affecte-t-il la capacité à gérer ton travail d’indépendant, et quels ajustements as-tu dû faire pour tenir compte de tes besoins en matière de santé ?
Il y a eu différentes phases. Durant la première, j’étais sous morphine et c’était compliqué de sortir de mon état léthargique pour travailler. Du coup je me limitais à quelques heures de travail par jour pour les activités les plus importantes. Depuis que j’ai arrêté les médicaments ça va mieux et je retrouve mes esprits. Je suis davantage apte à travailler plus longtemps. Cependant, le fait d’être immobilisé et de ne pas pouvoir plier la jambe ou poser le pied au sol affecte mon travail. Je travaille plus que les semaines précédentes mais moins qu’habituellement. De plus, il faut aussi s’écouter et se reposer pour récupérer plus vite. La prochaine étape, je l’espère, me permettra d’à nouveau me déplacer au bureau pour me remettre dans le bain. J’en saurai plus dans trois semaines.

Peux-tu me faire part de défis ou de limites inattendus que tu as rencontrés en essayant de concilier ton rétablissement et tes engagements en tant que freelance ?
Le fait d’être diminué affecte déjà la capacité de travail que l’on peut produire. On est à 50-60% par rapport à avant. De fait, il faut prioriser. D’un point de vue psychologique, il est également important de lâcher prise et d’accepter ce qui est arrivé pour pouvoir aller de l’avant et anticiper au mieux.

De quelle manière la période de convalescence a-t-elle changé ton point de vue sur l’importance de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée en tant qu’indépendant ?
Je ne dirais pas qu’elle l’a changé. Je dirais simplement qu’elle m’a sensibilisé davantage à l’importance de la santé dans la vie et au fait que ça n’avait pas de prix. Personne n’accepterait d’être milliardaire si en échange il devait mourir le lendemain.

Quelles sont les stratégies que tu as trouvées les plus efficaces pour rester productif et motivé alors que tu es principalement alité pendant ta convalescence ?
Je dirais que le plus important est de savoir s’écouter. On est diminué, il est donc important d’être en phase avec l’état d’esprit du moment. Quand j’ai besoin de me reposer je me repose, quand je me sens bien je travaille autant que possible. Mais ce qui est sûr c’est que je suis incapable d’enchainer 8 heures d’affilées comme avant.vfc

Quels conseils donnerais-tu à d’autres freelances qui pourraient être confrontés à des problèmes de santé similaires et qui doivent gérer leur rétablissement tout en maintenant leurs engagements professionnels ?
Avoir leur femme qui travaille à la maison 🙂 Sans ça tout serait beaucoup plus compliqué pour moi ! Je leur recommande de se créer un espace de confort dans lequel ils seront le mieux possible. Il faut aménager son lieu de vie afin d’être au mieux pour travailler ou se reposer. Je recommande aussi d’informer ses proches afin qu’ils puissent être disponibles si besoin. Idem pour les clients réguliers, c’est important d’être transparents avec eux afin qu’il soit compatissant en cas de retard de livraison.
Et de manière proactive je recommande d’anticiper les mauvaises situations de la vie via des mutuelles ou prévoyances adaptées. Ça aurait pu être bien d’avoir une prévoyance, car en tant qu’indépendant si je n’ai pas de chiffre d’affaires je n’ai pas de revenu. Le médecin voulait pourtant me mettre en arrêt de travail pour trois mois.
Je pense qu’il est également important de ne pas trop en faire de manière générale. Le métier d’entrepreneur peut être très prenant, donc si à côté de ça vous êtes très occupé et que c’est une vraie charge, ça aura un impact sur votre activité et il y aura plus de risques pour votre santé.

Quel est l’impact de la période de convalescence sur ton bien-être mental et ton état d’esprit général en tant que freelance ? Y a-t-il eu des stratégies ou des mécanismes d’adaptation qui t’ont aidé à rester positif et concentré pendant cette période ?
Je pense que le plus important est de voir le positif en chaque chose. Cette immobilisation forcée me permet de faire ce que je repousse depuis longtemps. Ça permet également de se recentrer, de réfléchir et de se poser réellement.

En tant que personne qui s’épanouit habituellement en étant active et engagée dans son travail d’indépendant, comment t’es tu adapté au rythme plus lent et à la mobilité réduite imposés par ta période de convalescence ?
Je dirais que je m’y suis assez bien fait. Ce qui manque peut être c’est les échanges avec les collègues et voisins de bureau. C’est des apports que je n’ai malheureusement pas en ce moment.

As-tu des regrets d’être indépendant dans cette situation ?
Absolument pas. Je suis indépendant depuis plus de dix ans et tous les jours j’apprécie de l’être. Il y a des avantages et des inconvénients mais je les accepte tous. C’est sûr que si j’avais pris une prévoyance avant ça aurait été plus simple mais c’est comme ça !

Merci, Yoann, d’avoir partagé ton expérience et les défis auxquels tu es confronté aujourd’hui. Avec les amis d’Augam, nous te souhaitons un prompt rétablissement🌷 !

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Avec tous mes vœux de croissance,
Dovilė